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Les organisations des artistes auteurs unies pour faire valoir nos droits et sauvegarder notre régime social

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Vendredi 22 juin 2018

RÉFORME DU RÉGIME SOCIAL DES ARTISTES AUTEURS : PAS SANS NOUS !

Le ministère de la Culture et le ministère des Affaires sociales ont enfin reçu, le 21 juin, l’ensemble des organisations d’artistes auteurs pour un échange autour de la réforme du régime des artistes auteurs, un rendez-vous que nous réclamions depuis plus d’un an.

Malheureusement, la déception est à la hauteur de nos attentes.

A six mois des échéances, quasiment aucune des questions, interrogations ou demandes de nos organisations n’a été entendue ou prise en compte par les services de la Direction de la Sécurité sociale. Ce n’est pourtant pas faute de les avoir alertés. Cela fait maintenant cinq ans que nous leur faisons part de nos inquiétudes et dénonçons, à tous les niveaux de l’État, une totale absence de concertation sur des changements qui vont sceller l’avenir des artistes auteurs.

Il nous a été promis de nous communiquer d’ici une semaine un calendrier de discussions sur l’ensemble des sujets politiques et techniques de cette réforme décisive. Ce n’est pas la première fois. La rénovation du régime des artistes auteurs est en train de s’opérer sans ces derniers.

Nous attendons du plus haut niveau de l’État une intervention, pour éviter une catastrophe annoncée au 1er janvier 2019. Techniquement, aucune solution n’étant prête, aucune information claire n’étant donnée aux artistes auteurs sur les modalités de mise en œuvre, nous demandons un calendrier prévisionnel et le début de travaux communs, effectués dans une concertation réelle.

La rénovation du régime des artistes auteurs est un enjeu de la plus haute importance pour la vitalité créative et le rayonnement culturel de la France. Si la culture est véritablement enjeu de civilisation pour notre gouvernement et notre pays, il est temps de le prouver !

ADABD (Association des Auteurs de Bande dessinée)
ADAGP (Société des Auteurs dans les Arts graphiques et plastiques)
ATLF (Association des Traducteurs littéraires de France)
CAAP (Comité des Artistes Auteurs Plasticiens)
COSE-CALCRE
EAT (Écrivains associés du Théâtre)
LA CHARTE DES AUTEURS ET ILLUSTRATEURS JEUNESSE
MAISON DE LA POESIE
PEN CLUB
SAIF (Société des Auteurs des Arts Visuels et de l’Image fixe)
SCA (Scénaristes du Cinéma Associés)
SCAM (Société civile des Auteurs Multimédia)
SELF (Syndicat des Écrivains de Langue française)
SGDL (Société des Gens de lettres)
SMdA CFDT (Syndicat Solidarité Maison des Artistes CFDT)
SNAA FO (Syndicat National des Artistes-Auteurs FO)
SNAC (Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs)
SNAP CGT (Syndicat National des Artistes plasticiens CGT)
SNP (Syndicat National des Photographes)
SNSP (Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens)
UNPI (Union Nationale des Peintres Illustrateurs)
UPP (Union des Photographes professionnels)
USOPAVE (Union des Syndicats et Organisations professionnelles des Arts visuels et de l’écrit)

COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL du 12 juin 2018

Depuis avril 2014, la carence des pouvoirs publics dans l’organisation des élections du régime de protection sociale des artistes-auteurs prive illégalement leurs organismes sociaux, l’Association pour la Gestion de la Sécurité Sociale des Auteurs et la Maison des Artistes de toute instance représentative des assurés sociaux.

Les syndicats d’artistes-auteurs signataires se déclarent solidaires du recours en excès de pouvoir devant le Conseil d’État engagé par le SNAA-FO et la FASAP-FO en raison du refus des ministères de tutelle (Santé et Culture) d’organiser les élections des administrateurs aux conseils d’administration de la Maison des Artistes et de l’Association pour la Gestion de la Sécurité Sociale des Auteurs  (AGESSA et MDA).

– CAAP, Comité des Artistes Auteurs Plasticiens

– SELF, Syndicat des Ecrivains de Langue Française

– SMdA CFDT, Syndicat Solidarité Maison des Artistes CFDT

– SNAP CGT, Syndicat National des Artistes Plasticiens CGT

– SNP, Syndicat National des Photographes

– SNSP, Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens

– UNPI, Union Nationale des Peintres Illustrateurs

– USOPAVE, Union des Syndicats et Organisations Professionnelles des Arts Visuels et de l’Écrit.

Après les États généraux du livre (2/3)

 

États généraux du livre [2]
En 2017 ont été votées au parlement plusieurs mesures réformant le régime de Sécurité sociale des artistes-auteurs qui prendront effet le 1er janvier 2019. Celles-ci conduiront à une disparition à plus ou moins long terme de l’AGESSA et de la Maison des Artistes, les organismes spécifiques agréés jusque- là pour effectuer le recouvrement des cotisations et contributions des artistes-auteurs et diffuseurs. Décidés sans aucune concertation avec les syndicats et organisations professionnelles, mis en œuvre dans ce qui ressemble à une grande improvisation, comme l’ont démontré les réponses floues ou évasives des représentants officiels lors de la première réunion des États généraux du livre, ces changements ont de quoi inquiéter tous les professionnels concernés.

Qui plus est, ils marquent la volonté des pouvoirs publics, dans un désir de « simplification » et « d’efficacité » qui peut à première vue sembler vertueux, de rendre plus flou encore le statut d’artiste-auteur et plus problématique l’exercice de nos métiers. Un artiste n’est pas un salarié même s’il déclare ses revenus en « traitements et salaires ». Un écrivain qui ne vit que de ses droits d’auteur, par nature fluctuants et espacés dans le temps, n’a pas l’assise financière et la régularité de revenus sur lesquelles peut compter (la plupart du temps) un professionnel libéral, auquel il est pourtant assimilé. Les spécificités de nos professions sont à respecter pour ne pas aggraver une situation déjà critique (41 % des auteurs ont des revenus inférieurs au SMIC).

Si les artistes-auteurs n’ont pas toujours eu à se féliciter du fonctionnement de l’ancien système, il est à craindre qu’ils n’aient rien à gagner à sa disparition. Qui plus est, il n’est pas excessif de penser que l’on a au niveau ministériel, en ne prenant pas les dispositions nécessaires et en n’assumant pas ses responsabilités, largement contribué aux dysfonctionnements du système que l’on prétend aujourd’hui « réformer » à marche forcée. « Quand on veut tuer son chien… »

Le jeudi 21 juin à 9 h 30, une « séance de travail » consacrée aux modifications apportées au régime social des artistes-auteurs se tiendra à Paris, qui réunira des représentants des ministères de tutelle (Culture et Solidarités/Santé) et des syndicats et organisations professionnelles. Le SELF y sera représenté et se montrera vigilant quant aux réponses apportées et à la prise en compte de nos revendications pour la mise en place d’un statut social adapté et protecteur. Une petite énumération des conséquences de ces changements suffit à souligner l’importance des enjeux et la nécessité, pour les artistes-auteurs, d’être associés à toutes les décisions :

‒ Transfert du recouvrement des cotisations et contributions sociales des artistes-auteurs et de leurs diffuseurs à l’URSSAF Limousin, en lieu et place de l’Agessa et de la Maison des artistes.

‒ Évincement des artistes-auteurs du pilotage de leur régime de sécurité sociale, les conseils d’administration de ces organismes étant maintenus mais sans fonction réelle suite au transfert du recouvrement.

‒ Suppression dans la loi du mode électif au profit d’une désignation par le ministère de tutelle (Culture) des membres des conseils d’administration de l’AGESSA et de la Maison des Artistes. (Mesure déjà entrée en vigueur et en toute illégalité, suite au non-renouvellement par le gouvernement des conseils d’administration élus.)

‒ Ingérence massive des organismes de gestion collective (OGC) dans les commissions professionnelles jusqu’ici composées de représentants des syndicats d’artistes-auteurs.

(Source : article du CAAP qui fait un point plus complet sur le sujet)

Face à cette débâcle annoncée, ni fatalisme ni résignation : l’unité et l’engagement des artistes-auteurs doit amener les pouvoirs publics à mettre en place rapidement et en concertation avec eux un véritable statut protecteur pour nos professions. La force des auteurs, c’est leur union.