Le S.E.L.F. s’est ranimé en 2012, mais peu, parmi les nouveaux adhérents ou sympathisants, connaissent son histoire, son passé. Nous avons donc demandé à Benjamin Lambert d’en retracer les grandes lignes.
Le Syndicat des Écrivains de Langue Française (S.E.L.F.) a vu le jour le 1er janvier 1976.
Il regroupait à l’époque nombre de notoriétés décidées à faire reconnaître par les pouvoirs publics et les éditeurs un vrai statut de l’écrivain (entre autres : Marie Cardinal, François Châtelet, Dominique Desanti, Benoîte Groult, Jean Guenot, Paul Guimard, Pascal Laîné, Yves Navarre, Suzanne Prou…). Années d’enthousiasme et premières actions sur les plans social, fiscal, législatif et contractuel.
Des soubresauts, au début des années 80, et la relative défection des initiateurs ont conduit au renouvellement de l’équipe dirigeante. Ces auteurs-là, moins connus, ont accompli un vrai travail militant, une quinzaine d’années durant, malgré difficultés financières, changements de locaux et autres péripéties :
Ils ont publié avec persévérance le journal ÉCRIVAINS (69 numéros parus + des dossiers), participé au CPE (Conseil Permanent des Écrivains), obtenu un amendement à la loi Lang pour un contrat audiovisuel séparé, reçu de nombreux auteurs en mal de contrat d’édition, pris part à la rédaction du premier Code des Usages…
Ils avaient pour noms, entre beaucoup d’autres, parmi les présidents, co-présidents et vice-présidents : Yves Frémion (une dizaine de mandats), Mathias Lair (plusieurs mandats), Benjamin Lambert (plus de quinze mandats), Ghislain Ripault, Victoria Thérame, Maguelonne Toussaint-Samat, Joëlle Wintrebert…
Sans oublier, parmi les secrétaires et trésoriers, le plus endurant, Gérard Gaillaguet et, parmi les responsables entêtés du journal, Yves Frémion (encore lui !), Benjamin Lambert (décidément !), ainsi que Claudine Enjalbert et Mathias Lair.
Quelques années ensuite, jusqu’au début des années 2000, ont été de l’acharnement, malgré le manque de moyens et des locaux de fortune : les derniers, les plus obstinés, ont fait en sorte de maintenir l’existence du syndicat, sa présence au CPE et à la commission professionnelle de l’AGESSA, avant de conclure à sa mise en sommeil…
En attendant son réveil avec de nouvelles forces, qui arrive enfin en 2012 : nouveau départ !
La situation professionnelle des écrivains et auteurs a toujours besoin du S.E.L.F. dans un monde qui a changé.