Il y a cette femme, Sushmita Banerjee, 49 ans, écrivaine à la plume libre et courageuse, que des talibans ont exécutée. Sushmita était l’auteure de A Kabuliwala’s Bengali Wife, un livre racontant sa vie dans un village d’Afghanistan aux mains des talibans dans les années 1990, et comment elle était parvenue à s’en échapper, une histoire dont Bollywood avait tiré un film en 2003 (Escape from Taliban). Son corps a été retrouvé, jeudi 5 septembre, criblé de balles près d’une école religieuse des environs de Sharan, capitale de la province de Paktika. La veille, un groupe d’hommes avait fait irruption à son domicile, l’avait ligotée avec des membres de sa famille, puis enlevée. Son mari affirme que ces hommes avaient quelque chose contre elle, à propos de ce qu’elle avait dit ou écrit par le passé, et qui était devenu un film.
Les talibans n’ont pas revendiqué l’assassinat. Ce silence est courant. Ces hommes qui luttent contre le gouvernement afghan et la coalition internationale menée par les États-Unis, s’abstiennent de revendiquer leurs actes lorsqu’ils touchent des civils. Cette auteure indienne, très connue dans son pays, s’était récemment installée en Afghanistan avec son mari, un homme d’affaires afghan. Elle travaillait dans un hôpital dans la province de Paktika.
Nous dénonçons avec force cet assassinat et nous saluons le courage et la force de cette femme qui a su braver par les mots et les actes les talibans et a osé dénoncer les horreurs commises au nom de la religion.